Une carte qui résume le déclin des trains de nuit et quelques horaires et photos pour illustrer ce qu' ils étaient.

Avant la folie des années 2000 qui a fait croire que les trains de nuit sont ringards, et a promu les compagnies aériennes à bas coûts, ces trains sillonnaient toute l' Europe et desservaient de nombreuses villes françaises.

Des relations aussi évidentes ou surprenantes que Nice - Venise, Nice - Rome, Nantes - Bordeaux - Nice, Lyon - Nantes, Paris - Prague, Paris Madrid et Barcelone, Paris - Milan/Rome/Florence/Naples...

Jugées peu "rentables", elles ont toutes été supprimées en une décennie, sur l' autel de la "rentabilité", du tout TGV et des billets d' avion à 39 € pour traverser le continent dans des aérobus classe sardine...

Ils offraient des places couchées en voitures-lits et voitures-couchettes, souvent des places assises pour les petits budgets.

Les TAC trains auto couchettes permettaient de voyager avec son automobile embarquée sur wagon porte-auto dans le même train.

Il restait en 2000:

- 435 voitures-couchettes d' anciennes générations

- 623 voitures Corail de nuit, couchettes, Cabine8 et fauteuils Relax

- 99 voitures-lits

Soit 1157 voitures pour assurer de très nombreuses relations intérieures.

Plus toutes les relations internationales comportant tout ou partie de voitures étrangères.

Dès cette époque, tout dirigeant de la SNCF digne de ce nom, visionnaire à long terme, aurait dû lancer un grand programme de remplacement des voitures Corail, au moins couchettes.

Ce ne fut pas le cas.

Le tout-TGV frisant à l' obsession, la ringardisation des trains de nuit, l' attrait chimérique des automotrices et une incompétence manifeste ont fait que ces vénérables Corail qui avait déjà (en 2000) entre 12 et 25 ans allaient filer tranquillement vers le demi siècle de loyaux et bons services.

Heureusement qu' elles furent conçues à une époque où l' obsolescence programmée n' était pas au cahier des charges.

C' est le même cas d' impréparation politique totale, d' absence de vision à long terme, comme l' a été la non-électrification à 100% du réseau années 1970 à 90.

Commandées tranquillement vers 2003/2005 pour livraison dès 2008/2010, nous aurions actuellement un parc de voitures-couchettes (voire de voitures-lits en plus), quasi neuves, répondant aux attentes actuelles des usagers, qui ne sont plus les mêmes qu' il y a 40/45 ans.

Cela ne tient pas compte du même problème de vieillissement des locomotives mises en service de 1976 à 1998.

S' y ajouteraient pour être serein nombre de Corail de première génération rénovées, remises aux goûts du jour...

Depuis 3 ans la SNCF redécouvre l' eau tiède après avoir exécuté les trains de nuit au profit du tout TGV et de la "rentabilité", avant de les remettre en avant sous couvert de "climat", de pseudo-écologie.

Début 2024, dans l' état actuel du parc de voitures couchettes sortant de rénovation et de locomotives, on ne peut pas revenir à des relations nombreuses et régulières comme il y a 20/30 ans.

La priorité financière de la SNCF étant l' achat des nouveaux TGV M et les automotrices en cours de livraison, la commande de matériels de nuit neufs devient illusoire, voire improbable. La rénovation du réseau, délaissé pendant des décennies, devient aussi une priorité financière.

Une "solution" faisant l' impasse sur l' industrie ferroviaire française 🇫🇷 serait d' acheter des voitures neuves à Siemens 🇩🇪 tel que l' ont fait les CFF 🇨🇭, ÖBB 🇦🇹 et les RZD 🇷🇺

La situation est bloquée. Limitée à des remises en service de relations de nuit au gré des sorties de rénovation, au compte goutte.

On ne peut dans ces conditions revenir à une trame de relations de nuit étoffée, desservant un maximum de régions et de villes telles qu' il y a 30/40 ans.

Sur Paris - Nice, nous sommes passés de 5 trains de nuit quotidiens (plus les supplémentaires en période de vacances) années 1970 à 90, à 0 puis à 1 par la remise en service pompeuse de la relation en mai 2021.

Ces trains de nuit devraient rouler dans les créneaux avec des départs maxi à 22h30/23h, pour des arrivées entre 06h30 et 09h30.

Une nuit sans arrêt commercial pour le confort et la tranquillité des voyageurs.

Exemple de dessertes qui pourraient être remises en service:

> Revenir à 3 trains de nuit quotidiens sur Paris Gare de Lyon - Nice / Menton - Vintimille permettrait de transférer une part notable du trafic depuis les TGV. Le trajet est de 1088 kms. Voir Le projet pharaonique de LGV Provence qui est redescendu sur Terre avec un aménagement raisonnable du réseau au profit des trains du quotidien.

Trois classiques avec des départs de Paris Gare de Lyon à 20h30, 21h30 et 22h30, des parcours sans arrêts en 10h pour des arrivées à Nice à 06h30, 07h30, 08h30.

L' Estérel et le Paris Côte d' Azur: desservant Toulon, (Carnoules), les Arcs, (Fréjus), Saint-Raphael, Cannes, Antibes, Nice

Le Train Bleu: desservant Saint-Raphael, Cannes, Antibes, Nice, Beaulieu sur Mer, Monaco, Menton, Vintimille (+ 30 minutes)      

> Le Phocéen: Paris Gare de Lyon - Avignon en 8 heures - Arles - Miramas - Marseille en 9 heures.

Plus

> La Palombe Bleue: Paris Gare d' Austerlitz (PAZ) - Dax ... Hendaye en 8h40 / Pau - Lourdes - Tarbes en 9 heures

> L ' Occitan: PAZ - Montauban - Toulouse en 8 heures

> Le Pyrénéen: PAZ - Toulouse en 7h30 - Pamiers - Foix - la Tour de Carol

> Le Paris Côte Vermeille: PAZ - Toulouse en 7h30 - Carcassonne - Narbonne - Perpignan - Cerbère.

> Le Rhône Océan: Quimper - Nantes - Lyon

> Le Lorazur: Luxembourg - Metz - Nancy - Marseille - Nice

> Strasbourg - Marseille - Nice

> Nantes - Bordeaux - Marseille - Nice

Ces 12 relations de nuit, soit 24 trains, ne sont pas inatteignables avec un objectif réaliste de 300 voitures Corail rénovées en quelques années.

Comprenant des couchettes et des places assises dignes d' un voyage de nuit. Il serait également judicieux de remettre en service des voitures à sièges inclinables à la place des simples places assises.